Tout le monde a besoin de se détendre !

Tout le monde a besoin de se détendre, d’échapper à la tyrannie du temps. Ecouter de la musique, observer les nuages, ramasser des coquillages ou des galets sur une plage sont des moyens que nous utilisons pour nous calmer et retrouver un sentiment de plénitude dans l’innocence de l’instant. Au cours de notre enfance, nous grimpons aux arbres, nous courons pieds nus. Nous sommes bien dans notre peau et en contact avec notre nature foncière. Mais, par la suite, nous passons de plus en plus de temps à vivre de façon cérébrale.
Le moment est venu de retrouver notre équilibre et notre plénitude en redécouvrant le doux art du toucher. C’est un langage naturel, que nous pouvons utiliser pour guérir ou rassurer, pour soulager la douleur ou dissiper la tension; et surtout pour exprimer à autrui que nous ne sommes pas indifférents. Telle une clairière dans une forêt, il nous offre la latitude de nous détendre et de nous réorienter.

Le massage peut nous fournir un moyen de neutraliser le flot incessant du travail et des pressions domestiques. Pour trop d’entre nous, les courbatures et les douleurs sont le lot quotidien, et, bien souvent, ce n’est qu’après avoir donné ou reçu un massage que nous prenons conscience de la tension de nos muscles, et de la quantité d’énergie absorbée par cette tension. Le massage peut ouvrir la voie de la découverte de soi, révélant ce que est la paix intérieure et le plaisir d’un corps capable de respirer et de se mouvoir librement.
Le massage, passé et présent

Depuis des milliers d’années, une forme ou une autre de massage ou d’imposition des mains a servi à guérir et à soulager les malades. Pour les médecins de l’antiquité grecque et romaine, le massage était un des principaux moyens de guérir et de soulager. Au début du Ve siècle av. J.-C., Hippocrate, le « père de la médecine», écrivait: «Le médecin doit avoir l’expérience de beaucoup de choses, mais à coup sûr du massage... Car le massage peut assouplir une articulation enraidie, ou, au contraire, corriger une hyperlaxité. »

Pline, le célèbre naturaliste romain, était régulièrement massé pour son asthme, et Jules César, qui souffrait d’épilepsie, se faisait quotidiennement pincer afin de soulager ses névralgies et ses migraines. Après la chute de Rome, au Véme siècle de notre ère, l’Europe fit peu de progrès dans le domaine de la médecine, laissait aux Arabes l’étude et le développement des enseignements antiques. Avicenne, philosophe et physicien arabe du XIe siècle, nota dans son Canon de la Médecine que l’objet du massage était de « disperser les matières usées trouvées dans les muscles et non éliminées par l’exercice.

Au cours du Moyen Age, il fut peu question du massage en Europe, à cause du mépris pour les plaisirs de la chair. Mais il revint en faveur au XVIe siècle, principalement grâce au médecin français Ambroise Paré. Plus tard, au début du XIXe siècle, un Suédois du nom de Per Henrik Ling mit au point ce qu’on appelle aujourd’hui le massage suédois, et qui est une synthèse de ses connaissances de gymnastique et en physiologie, et des techniques chinoise, égyptienne, grecque et romaine. Le premier collège ayant à son programme le massage fut fondé à Stockholm en 1813, et des instituts et des établissements thermaux proposant des massages surgirent sur tout le continent. De nos jours, dans le monde occidental, la valeur thérapeutique du massage vient une fois de plus d’être redécouverte, et sa pratique se développe chez les professionnels comme chez les profanes.

En Orient, le massage occupe une place de choix depuis l’époque la plus reculée. La différence qui existait jusqu’à ces derniers temps entre les attitudes orientale et occidentale résulte peut-être de la révolution scientifique qui s’est opérée en Occident il y a environ deux siècles et demie. Les anciens concepts associant le corps à l’esprit et à l’âme ont alors été rejetés comme non scientifiques, et, au cours du temps, on en vint à voir dans le corps humain une sorte de machine complexe, dont l’entretien devait être confié à des spécialistes hautement qualifiés, autrement dit les médecins.

En Orient, aucune attitude « scientifique» de cet ordre n’a prévalu avant ces derniers temps, et la population des pays pauvres a continué à allier le désir instinctif de masser pour soulager aux techniques de manipulation et aux théories élaborées par une longue tradition de « médecins aux pieds nus ». Le shiatsu est issu de ce type traditionnel de massage, tel qu’on le pratiquait au Japon. A mesure que son usage se répandit, il fut enrichi par les influences de la théorie de l’acupuncture classique, et par les sciences occidentales de l’ostéopathie et de la chiropraxie, récemment introduites au Japon. Les débuts de la réflexologie Sont inconnus. Peut-être provient-elle de l’art ancien de la pressiothérapie orientale. Mais, quelles que soient ses origines précises, il semble certain qu’elle était en usage dans l’Egypte ancienne, comme en témoigne la peinture murale d’une tombe de médecin présentée ci-contre.

Le langage du toucher
Qui dit toucher dit contact, relation avec ce qui est à l’extérieur de nous, par exemple le sol sous nos pieds. Pour les êtres humains comme pour les animaux, le toucher a une importance vitale. Il apporte la chaleur, le bien-être, le plaisir et il accroît la vitalité.
C’est le premier de nos sens à se développer. Quand nous sommes bébés, c’est d’abord à travers notre expérience tactile que nous découvrons le monde, et les caresses de nos parents sont capitales pour notre croissance. Tant que notre besoin de toucher et d’être touché est satisfait, nous grandissons sainement, mais lorsqu’il est inhibé, notre développement risque d’en souffrir.


Les caresses de notre petite enfance nous aident à construire une image positive de nous-mêmes, et nourrissent en nous le sentiment d’être acceptés et aimés. Il y a plus de vingt ans, le psychologue américain S.M. Jourard a montré que notre perception de la qualité de nos contacts avec autrui semble nettement liée à l’estime que nous avons de nous-mêmes.
Des expériences sur des bébés primates ont révélé combien le contact physique avec une mère chaleureuse et attentive est essentiel, combien sa carence peut freiner le développement physique et émotionnel. En effet, notre sens de la réalité est basé sur le toucher. Dans notre société, la privation du contact d’autrui est une punition. Si on nous empêche de toucher ou d’être touché, nous nous sentons douloureusement seuls et angoissés. Dans une récente étude médicale, les malades privés de contacts physiques ont déclaré éprouver un vif sentiment d’isolement à une telle coupure.

Le toucher est un langage que nous employons tous d’instinct pour exprimer nos sentiments, montrer aux autres qu’ils sont aimés ou appréciés. Nos mains se posent spontanément sur les bosses ou le ventre d’un enfant qui souffre, sur les fronts fiévreux ou migraineux. Une douleur morale suscite aussi une réaction immédiate. En serrant la main, en étreignant, en caressant, nous témoignons de notre sympathie et de notre compréhension, nous rassurons. Seuls et souffrants, nous nous recroquevillons sur nous-mêmes, nous prenons nos têtes malades dans nos mains, nous massons inconsciemment nos membres douloureux. Mais, en dehors des effusions purement amicales qui expriment notre bonheur ou notre joie, ne nous sommes—nous pas écartés loin de nos instincts en réservant le toucher aux domaines de la souffrance ou du sexe, en redoutant les contacts pour manifester simplement notre affection, pour détendre, ou guérir?

Massage, shiatsu et réflexologie
Dans ce livre, nous montrerons comment ces trois techniques du toucher peuvent servir non seulement à détendre et accroître le bien—être de notre famille et de nos amis, mais aussi à développer notre compréhension de nous-mêmes et des autres. Ces thérapies diffèrent considérablement dans leurs effets et leur mode d’application. Cependant, elles mettent toutes les trois enjeu la capacité de régénération du corps, et promeuvent la capacité d’autoguérison que possède chaque individu. Commencez par étudier la technique qui vous attire le plus. Le massage est peut-être la plus facile à apprendre car ses manoeuvres partent de gestes que nous faisons tous naturellement. Le shiatsu et la réflexologie exigent une approche plus précise.

Le massage implique l’effleurage et le pétrissage systématiques de tous les tissus du corps, afin d’apporter une détente totale. Le receveur est nu, et l’huile sert à lubrifier sa peau. Une fois que vous aurez appris la séquence de base des manoeuvres, vous pourrez faire appel à votre intuition pour adapter la technique aux besoins de votre partenaire. Dans le massage, les mains circulent sans cesse sur de vastes régions du corps, alors que dans le shiatsu et la réflexologie, en général on appuie en des points précis.

Le shiatsu est une technique japonaise de thérapie physique donnée avec les doigts, les coudes, les genoux ou les pieds. Son principe diffère de celui du massage. Alors que le massage s’opère essentiellement sur les muscles, les ligaments et les tendons, et affecte en particulier la circulation du sang et celle de la lymphe, le shiatsu se concentre sur des points de pression, ou tsubos, afin de toucher l’énergie vitale, ou ki, dans les méridiens. Puisque les deux thérapies portent sur le corps tout entier, le shiatsu doit aussi affecter incidemment les systèmes musculaire, sanguin et lymphatique, de même que le massage touche incidemment les points de pression et les méridiens.


Le shiatsu est en général reçu habillé en partie pour des raisons de pudeur étant donné les postures adoptées. Il est particulièrement efficace à titre préventif et tonique pour les personnes fatiguées ou convalescentes. En réflexologie, vous employez des techniques digitales spéciales pour travailler sur de petites zones réflexes des pieds. Ces zones sont en rapport avec les différentes parties du corps, de sorte qu’en opérant sur toutes les zones réflexes des pieds, vous atteignez en réalité le corps tout entier. L’avantage de la réflexologie est la relaxation, mais elle améliore également la circulation du sang et elle débloque l’influx nerveux.

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